Je pense que c’est Rose-Aimée qui a le mieux formulé le feeling général ce matin.
À l’écoute, c’est une expérience surréaliste. D’habitude, je ne mets pas de musique francophone en travaillant parce que ma tête a tendance à trop écouter et ça me déconcentre.
J’ai fait une exception ce matin et calvaire, cet album va m’achever.
D’ailleurs, me risquer à écouter ça alors que je me trouve dans un café, ce n’était pas une bonne idée.
Dans un livre de scénarisation, j’avais lu sur un concept qui expliquait que filmer un personnage qui meurt, ça pourra être triste, mais rarement aussi triste que de filmer la personne à côté qui souffre de la mort de l’autre. En écoutant l’album, j’ai bien constaté ce phénomène parce que c’est avec la toune de Marie-Annick où je me suis ramassé plus vulnérable. Elle doit tellement avoir de peine.
Même la toune sur la mort de Gina Pinard, le personnage loufoque qui aura existé tout au long de l’aventure folle de ce petit groupe fameux de Repentigny, ça rappelle tellement de souvenirs. Tout le passage de la vie. Ça n’a pas le choix de nous rendre un peu plus conscient de notre mort inévitable.
Bref, pour une revue complète de l’album, je vous invite à lire Dominic Tardif.
Personnellement, c’est la toute dernière toune qui a fini par me faire faire un aller-retour aux toilettes, question de ne pas être le gars bizarre qui pleure tout seul au café. C’est que la toune ramène le thème musical des Hirondelles dont les paroles m’ont toujours touché droit au coeur.
On disait souvent
Qu'il était avenant
Et qu'il avait l'âme du bon vivant
Homme sans tourment
Qui se laissait aller au gré du vent
Un Roger Bontemps
Mais s'il s'enivrait
C'est qu'il se terrait
Au fond de lui un malaise, un boulet
Et son air gaillard
Tout comme sa façade de fêtard
N'étaient que remparts
L'image que l'on donne
N'est pas toujours la bonne
Volent, volent les hirondelles
Même les beaux plumages
Peuvent être une cage
Volent, volent les hirondelles
Quand elles sont épuisées
Elles piquent du nez
En tout cas, il y a quelque chose d’immensément beau à ce que des artistes aient le privilège de livrer une ultime œuvre d’art avant la mort. À travers cette tragédie, ils auront réussi, encore une fois, à trouver une façon de transformer tout ça en beau pour tout le monde.
Merci ben.