Enfin!
Oh que cette campagne était pénible! Je suis juste content que ce soit enfin terminé. Sûrement la campagne électorale la moins relevée que j’ai connue. Collectivement, on était siiiiiii anxieux face au mégalodébile du pays voisin.
Les Libéraux ont réussi à transformer la question de l’urne en une quasi-menace :
« Votez rouge sinon Trump va vous avaler! »
Et quel succès! Même les députés du Parti Libéral du Canada ont dû être sur le cul face à tout le succès de cette stratégie.
D’ailleurs, pas étonnant que le NPD ait terminé la soirée sur le respirateur artificiel. Juste dans mes réseaux, c’était incroyable la quantité de militants de gauche que je voyais travailler à nous convaincre que ce qu’il nous faut comme Premier Ministre, c’est le banquier Carney.
Le Québec a mordu fort!
Alors qu’aujourd’hui, j’en vois certains célébrer le fait que Poilievre aille perdu dans son comté, ça manque un peu de vision. Le fait est qu’au vote populaire, presque la moitié du ROC a voté pour lui. Le Canada est un pays qui s’américanise à grande vitesse et avec constance. J’ai hâte au moment où les Québécois plus progressistes vont réaliser que c’est ça, la réalité canadienne.
Pour un fan de Radio X qui trippe sur la politique à l’américaine, la montée de la droite et Rebel News, je les comprends de préférer rester dans le Canada. Le pays s’en va en plein dans leurs valeurs. Mais pour ces gens qui nous ont demandé de voter Carney pour éviter le fameux vent du populisme américain, ce n’est que partie remise.
Au moins, comme indépendantiste, il sera utile d’avoir encore cette campagne fraichement en mémoire lors de la prochaine campagne référendaire, car il y a plusieurs rhétoriques anti-indépendantistes qui ont été démontées au cours des derniers mois.
Exemples :
Quand on explique que la culture du Québec n’a aucune chance de survie dans le Canada ou que notre assimilation est inévitable, on se fait souvent accuser de faire dans la méchante campagne de peur… sauf que le PLC vient tout juste de remporter ses élections en nous répétant que s’ils perdent, on se fera annexer aux États-Unis et on sera envahi par le populisme et l’extrême-droite.
Quand on explique que le Québec est différent du rest of Canada, on se fait souvent accuser de fermeture et qu’il n’y a pas vraiment de différence entre les différents peuples, mais seulement des individus uniques, et c’est ça qui est merveilleux… sauf que les Libéraux viennent tout juste de remporter leurs élections en martelant l’idée que le Canada est fondamentalement différent des États-Unis, et que les États-Unis, c’est beurk.
Sans parler de tous ces gens qui tombent sur le mouvement indépendantiste dès qu’il n’est pas à 100% dans le registre de la « campagne positive » ! Avez-vous vu un seul parti fédéral opter pour une stratégie de campagne moindrement positive ou un tant soit peu inspirante?
Zéro, nada, pantoute et niet.
Là, c’est correct. On a eu peur. On a voté libéral par crainte du pire. C’est OK. Sous la pression, on a tous pris des décisions discutables. Ça arrive même aux meilleurs. Maintenant, si on peut collectivement apprendre de tout ça, ce sera utile pour la suite.



