L'apport du ver géant dans le sort du monde
En ce dimanche pascal, j’aimerais vous partager un entretien qui a marqué ma fin de semaine. Une rencontre entre le géant Steven Spielberg et le bientôt-pas-pire-géant Denis Villeneuve.
Bien sûr, on y jase de cinéma, mais le cinéma, c’est la vie.
Autour de la huitième minute, Spielberg demande à Villeneuve de parler un peu de son background en tant que Québécois pour aborder les thèmes de son nouveau film. Rappelons que Dune 2 se veut une mise en garde contre les dangers du concept religieux de la figure messianique.
À ma grande stupéfaction, Denis Villeneuve se met alors à résumer le passé du Québec, de la Grande Noirceur à la Révolution tranquille. Comment l’Église avait trop de pouvoir et était trop imbriqué dans l’État. Comment l’Église disait au monde comment voter avec des phrases qu’on nous montre dans nos cours d’histoire comme « le ciel est bleu et l’enfer est rouge », faisant référence au bleu de l’Union nationale de Duplessis et au rouge libéral.
Le moment m’a marqué parce que j’appréciais tellement que ce point de vue soit expliqué sur ce type de plateforme prestigieuse avec une écoute sérieuse.
Le gars jase avec Steven Spielberg, un homme de confession juive qui a réalisé Schindler’s List, un des meilleurs films de tous les temps. Un film qui se veut une mise en garde sur comment l’homme peut en venir à ostraciser et déshumaniser une communauté de par son appartenance religieuse.
Et là, Villeneuve arrive de l’autre côté et de façon parfaitement respectueuse pour expliquer comment la religion peut aussi être problématique. On comprend en quoi un Québécois a pu aborder ce thème-là, avec cet angle-là, et cette sensibilité-là.
Lorsque dans le Canada, le Québec tente d’expliquer son rapport différent face au religieux, le Canada et le monde anglo-saxon ont rapidement tendance à n’y voir que de l’intolérance. C’est un cas classique d’une majorité qui comprend mal une minorité. Elle ne la connait pas alors elle ne la comprend pas.
C’est pour ça que je trouvais aussi satisfaisant d’entendre Villeneuve expliquer le propos de son film. Sans compter que dans le monde de Dune, ce sont des croyances qui ont été créées et plantées depuis des siècles par le Bene Gesserit, le groupe qui s’affaire à manipuler tout l’univers.
Je parle souvent de combien la culture est un truc difficile à définir, mais voilà un exemple d’un Québécois qui apporte sa modeste contribution à toute la diversité du monde. Un exemple de comment la diversité de point de vue aide à peaufiner les idées et les concepts.
En 1789, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen a été adoptée pendant la Révolution française, qui visait à renverser l'ancien régime monarchique et à établir un gouvernement républicain fondé sur les principes de liberté, égalité et fraternité.
En 1948, la Déclaration universelle des droits de l'homme a été adoptée suite à la Seconde Guerre mondiale, en réaction à toutes les atrocités qu’on venait de faire subir au peuple juif. Le but étant de garantir de nouveaux droits fondamentaux à tous les êtres humains.
L’homme poursuit donc son cheminement et ses discussions à travers l’histoire en peaufinant ses concepts grâce aux différents points de vue, dans toute sa richesse. Je ne pensais pas que le dernier apport arriverait via un film avec des vers géants qui nagent dans le sable, mais pourquoi pas.