C’est la nouvelle de ce matin.
C’est sûr que pour un parti comme Québec solidaire qui aime bien se placer comme la caution morale de l’Assemblée nationale, ce genre de situation doit les rendre terriblement mal à l’aise et à l’inverse, plusieurs chroniqueurs vont se payer la traite.
C’est que QS se ramasse à devoir faire le ménage dans ses valeurs. Est-ce qu’on opte pour regarder l’enjeu sous l’angle de l’équité salariale? L’angle féministe? La simplicité volontaire? Le mode communautaire qui doit toujours se contenter de peu?
Personnellement, autant je comprends l’envie de narguer QS avec le fait qu’elle ne touchera même pas la moitié du salaire de son équivalent masculin, autant je comprends un parti comme Québec solidaire, qui est loin de nager dans l’argent ces temps-ci, de ne pas être capable de payer le même salaire que Gabriel Nadeau-Dubois, qui est quand même à 178 000$.
Mais pour moi, ce qui devient très difficile à expliquer, c’est comment on arrive à 80 000$. C’est vraiment très peu. Oui, on peut dire que c’est plus que le salaire moyen au Québec, mais là, si les standards pour un chef de parti politique est de faire un peu plus que le salaire moyen, on doit relever la barre d’une coupe de coches.
C’était adorable lorsqu’on apprenait que Lessard-Therrien faisait du camping pour arriver à faire sa tournée des régions à faible coût durant la chefferie, mais là, 82 000$ pour quelqu’un qui va donner sa vie à ce partie. C’est indécent.
Bien sûr, c’est son choix et à QS, un peu comme avec les artistes ou pour les emplois plus typiquement féminins, on s’attend bien souvent à du semi-bénévolat. Ça devient une vocation, ce qui impose implicitement une certaine dose de don de soi.
Ironiquement, en parallèle, on admire don’ les millionnaires comme François Legault ou Dominique Anglade qui acceptent de venir faire de la politique avec un si petit salaire, mais la nouvelle co-porte-parole de Québec solidaire n’a pas ces millions en banque. Elle n’était pas chirurgien comme Philippe Couillard ou avocat comme Paul St-Pierre Plamondon.
Être co-porte-parole chez Québec solidaire, ce n’est pas un travail de 9 à 5 où l’on roule sa petite routine. C’est un poste où ça n’arrête jamais. On est scruté par les médias. On n’a plus de vie privé. On subit beaucoup plus de pression que bien des gestionnaires qui font dans les six chiffres. Et ce n’est pas le type de poste où tu peux te permettre d’être ton propre mécène en te pognant un autre boulot on the side.
Vous évaluez que ça vaut 82k? Les députés font tous plus que 130k, sans compter les comptes de dépense très généreux.
Mais je comprends en partie. Le salaire des députés, ça vient du gouvernement. Là, c’est le parti qui paye. Un parti qui n’obtient peut-être pas autant de dons qu’il en a déjà récolté dans le passé, mais ce salaire-là, il est indéfendable.
Non seulement ça manque d’envergure, mais ça la discrédite elle et son poste. Il y a des moments dans la vie où au-delà de vouloir démontrer sa pureté au niveau moral et prouver à tout le monde qu’on fait le travail pour les bonnes raisons, il faut quand même se respecter soi-même afin que les autres puissent aussi nous respecter.
Et 82 000$ pour ce poste-là, c’est une farce.
Sans rentrer dans les chiffres que je connais pas en détail, c'est vrai que l'écart est grand, mais GND a décidé de donner sa nouvelle augmentation de 30% à des organismes de charité. Je comprends que la différence est plus que 30%, mais pour le reste, tu l'as bien expliqué dans ton article.
La différence est que GND est élu et pas ELT. Le salaire de co-porte-parole de ELT vient du fonctionnement du parti, alors que celui de GND vient de l'AN (du moins en partie).