PSPP a décidé de s’attaquer au « wokisme », le mot le plus confondant de l’univers. Je vous laisse jouer au AI pour vous imaginer dans votre tête l’image d’un pied dans une bouche.
Voici une photo de mon intervention lors de la conférence de presse.
Pourtant, il présentait d’excellents points au niveau de la rhétorique problématique de ce mouvement.
Déformer les propos des autres pour faire des procès d’intentions. (Ça, c’est vraiment lourd sans bon sens.)
Plutôt que d’amener des arguments, lancer des étiquettes dégradantes avec des mots en -phobes et -istes pour salir la réputation de l’adversaire et le pousser à se taire.
La victimisation, c’est le point où je suis moins en accord et il l’explique très mal dans sa conférence de presse.
Sûrement que plusieurs militants péquistes auront de la misère à l’admettre, mais c’est une erreur. Je n’ai pas de misère à m’imaginer que dans l’entourage péquiste, on n’a pas une vision super positive du mouvement woke, mais PSPP doit être meilleur que ça.
Bien sûr, s’il y a une catégorie de personne qui tape sur les nerfs dans les dernières années, ce sont bien les militants woke. Sauf que dans les gens qui sont tannés des wokes, il y a deux catégories.
Première catégorie : les conservateurs et la droite qui ont un problème avec le changement et la gauche. Les adeptes du « eh que c’était mieux dans le temps! » qui sont allergiques à tout ce que le wokisme représente.
Deuxième catégorie : ce qu’on a fini par appeler la gauche traditionnelle, un peu découragée par combien le mouvement woke avait tendance à se perdre creux dans le bois et à tirer dans le pied de la gauche.
Embarquer dans le « mangeage de woke », ça va faire plaisir à plein de monde de la première catégorie. Ça va célébrer au Journal de Montréal et dans les commentaires. Mais ça ça va repousser un paquet de personnes de la deuxième catégorie. Du monde dont on ne peut pas se passer si on souhaite réaliser l’indépendance.
Pourtant, PSPP met le doigt sur sur un paquet de bonnes choses en s’attaquant à la rhétorique et d’autres manifestations toxiques du mouvement. Comment certains concepts sont présentés et défendus par des militants qui les saisissent mal et les utilisent tout croche. Plutôt que d’être motivés par un souhait sincère d’améliorer la société, plusieurs militants woke prennent goût au trip de dénoncer les comportements fautifs et condamner des gens. Tout ça en se flattant la bedaine du haut de leur piédestal. Un piédestal qu’ils se sont construit eux-même en lisant quelques fiches Wikipedia.
Qu’on dénonce ça, j’en suis à 100%. C’est de tout classer ça grossièrement sous l’étiquette du « wokisme » qui est une erreur. Sans compter que ça personnalise inutilement le débat et j’entends déjà les usual suspects se braquer et préparer leur réplique assassine.
Le mouvement woke, ce n’est pas que ce que PSPP décrit. Derrière les militants plus fendants en power trip, il y a beaucoup de gens bien intentionnés qui ne souhaitent que défendre leurs valeurs d’égalité et ce, sans être des bullies de la pensée.
PSPP se montre plus nuancé dans le reste de la conférence de presse et il répète qu’on peut débattre des concepts individuellement sans problème, mais en politique, on va perdre ces nuances-là et il prête donc le flanc à se faire caricaturer inutilement.
QS a déjà commencé, d’ailleurs.
Je le comprends d’être écoeuré de se faire salir de façon basse, mais Paul St-Pierre Plamondon est à son meilleur lorsqu’il demeure rationnel et au-dessus de la mêlée. Manger du woke de manière aussi clivante, c’est bon pour remporter une élection provinciale, mais si l’on souhaite atteindre le 50% + 1, c’est une erreur.
Quand PSPP sort son coté un peu trop MBC, je me demande bien si c’est vraiment ce que ça me tente, un pays avec ce genre de réthorique. Plus ça avance plus PSPP me déçoit